Tuesday, July 04, 2006

Après quelques minutes de réflexion, il décida qu’il ne pourrait plus s’infiltrer d’avantage dans le système. Continuer sa route dans la clandestinité allait l’obliger à se faire petit-à-petit à sa situation, à se faire à cette vie qu’on lui avait choisi, à perdre toute motivation et toute hargne. Désormais il fallait agir.

Pouvait-il mettre ses meilleurs amis au parfum ? Il avait bien conscience qu’une révolution n’est jamais l’œuvre d’un seul homme. Mais non. Il fallait qu’il pose d’abord les bases de son action, sans quoi il se condamnait à ne pas être pris au sérieux.

Tous ces aveugles qui l’entouraient au travail, il allait leur montrer. Il allait démissionner avec fracas. Il allait hurler à la face de ses collègues ses raisons d’arrêter ce manège. Il fallait qu’ils comprennent, qu’ils voient. S’il ouvrait les yeux ne serait-ce qu’à un d’entre eux, ce serait une victoire.

Il allait être celui par qui tout arrive. La fin de chaque période est toujours marquée par un visionnaire, un révolutionnaire. Il allait mettre fin à cette sombre époque déshumanisante. Cette époque stupide, basé sur des valeurs superficielles. Cette époque où ceux qui s’écrasent face à leurs supérieurs et démolissent leurs collègues réussissent. Cette époque où les seules valeurs valables sont celles qui rapportent du profit à l’entreprise et au pays.

Mais où était l’Homme là dedans ? Comment personne ne pouvait voir par ailleurs qu’à force de courir, le système allait à sa perte ?

La pollution, les canicules, le réchauffement global, les problèmes sociaux. Quel intérêt de faire tous ces profits, si personne n’en bénéficierait jamais. Les dirigeants avaient mal interprété les signes, ou peut-être étaient-ils trop occuper à profiter de leur misérable existence matérialiste, désintéressés par la destruction progressive des générations futures. Bien sûr l’âge d’or de l’Industrie avait été merveilleusement bénéfique. Mais il n’était qu’une étape et pas une fin. Tout le monde aurait dû le voir. Seulement quand l’argent coule à flot, ceux qui le récoltent sont peu regardants sur l’avenir. L’Industrie avait permis à l’Homme de remonter la pente après les périodes difficiles, mais cet arrogant d’Homme s’en était servi à seule fin de profit, en oubliant tout le reste …

L’Humanité s’était déconnectée des vraies valeurs de la vie, créant une société superficielle. Il allait remettre de l’ordre et remettre le destin des Hommes sur les rails.

Cette dernière pensée l’amusait. La formuler la faisait paraître incroyablement pompeuse et grotesque. Qu’importe. Si tout le monde pensait ainsi, la vie sur terre était vouée à disparaître.

3 Comments:

Blogger Sophie said...

Pour l'instant, ça me fait penser aux débuts de Crime et châtiments de Dostoïevsky; Héros torturé, trop pur peut être, acteur malgré lui d'une société qui le répugne ... Belle intrigue...Love it !

2:27 PM  
Blogger Jeanfou said...

voila on a pas écrit trois pages qu'on est déjà l'égal de Dostoievsky!
J'ai pensé à Fight Club dans le côté révolutionnaire...

7:13 AM  
Blogger Vincent said...

Moi j'ai pas trop pensé à çà. J'aime juste bien parce que pour l'instant on fait des trucs assez cohérents dans l'écriture et les idées, et que pour autant chacun apporte sa patte. Wait and see

8:47 AM  

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